École européenne de Strasbourg

« Riveder le stelle » – Dante à l’EES

L’École européenne de Strasbourg célèbre cette année l’auteur de la Divine Comédie, mort il y a 700 ans. À cette occasion, tous les élèves de S7 ainsi que l’ensemble des italianistes de l’école ont rendez-vous dans l’Aula avec Madame Enrica Zanin, maîtresse de conférences à l’Université de Strasbourg et spécialiste de l’œuvre du poète florentin.

Pourquoi lire Dante aujourd’hui ? C’est à cette question que Madame Zanin a tenté de répondre face à un public attentif et curieux. Elle a montré l’importance d’un auteur qui s’est fait le porte-parole de son temps mais qui s’adresse aussi à tous les humains de toutes les époques et de tous les pays. De là, la fascination pour une œuvre aux significations inépuisables. Un exposé passionnant qui a permis aux nombreux élèves présents de pénétrer au cœur d’une expérience de vie autant que d’une expérience d’écriture.

Dans les pas de Dante Alighieri à la Bibliothèque nationale et universitaire

Le voyage s’est poursuivi, le lundi 29 novembre, pour les élèves de S6 et S7 option italien, à la Bibliothèque Universitaire de Strasbourg. Accueillis dès le perron par le regard austère et l’air sérieux du poète en médaillon sur la façade de l’édifice, les élèves sont ensuite allés à la rencontre d’un érudit allemand du siècle dernier, Karl Witte (1800-1883).

Au terme d’une vie dédiée à l’étude de la Comédie, celui-ci a légué sa riche collection de manuscrits, de livres, d’objets et de gravures sur l’œuvre et la vie de Dante Alighieri à la BNU.

Nous étions alors en 1872 et la BNU, qui avait à peine plus d’un an, s’appelait Kaiserliche Universitäts- und Landesbibliothek zu Straßburg.

La collection de Karl Witte

Marcher vers une sélection de ce remarquable fonds dantesque, l’un des plus importants d’Europe, telle est la proposition de Daniel Bornemann, conservateur, en ce lundi 29 novembre 2021.

Les élèves, accompagnés par leurs professeures d’italien, d’art et de documentation, Anne-Laure Marquer, Marianne Gayko-Roth, Marine Orenga, ont commencé leur marche par la montée vers la coupole pour accéder aux rayons historiques où l’architecture de 1889 à 1894 a été préservée avec des colonnes de fonte ouvragées et accédé au fonds italien. Il représentait 13705 titres de 1871 à 1918.

 

La déambulation dans les magasins historiques s’est poursuivie jusqu’au fonds ancien où manuscrits et incunables sont présentés avec soin.

Parmi les livres prestigieux sur coussins rouges, comme par exemple, l’incunable Stultifera Navis de Sébastien Brant de 1498, ou encore Germania de Jakob Wimpheling de 1501, le conservateur a présenté aux élèves des manuscrits où se déploient l’écriture fine et les commentaires érudits du chercheur allemand sur les œuvres de Dante.

Il s’est attardé alors sur des incunables, l’édition princeps de 1490 avec gravures sur bois et belles lettrines du Convivium imprimée par Francesco Bonaccorsi à Florence.

Daniel Bornemann, notre Virgile pour l’occasion, a aussi su rendre les élèves attentifs à l’évolution de l’iconographie et à l’art de l’imprimerie. Une édition en particulier a retenu leur attention, celle proposant les commentaires de Cristoforo Landino, une édition de 1491 magnifiquement coloriée !

Et de montrer enfin l’ouvrage que l’imprimeur Aldo Manuce fit paraître à Venise en 1502, le premier Dante de format in -8° orné de la célèbre encre.

La dernière étape du parcours a permis de découvrir un choix d’ouvrages plus récents. La Comédie illustrée par Doré, l’édition illustrée par Dalì, un fac similé des dessins de Botticelli ou encore un curieux livre de 1872 représentant un ensemble de schémas, de coupes, de plans des lieux de la Divine Comédie, vus par des vulgarisateurs de l’époque.

Merci à notre guide…

Il ne reste plus maintenant qu’à explorer le texte d’une œuvre, difficile et exigeante certes, mais dont nous avons désormais quelques « clés » !

 “Nel mezzo del cammin di nostra vita

mi ritrovai per una selva oscura,

ché la diritta via era smarrita”

Enfer, chant I, v. 1-3.